【哈囉,友人在嗎?】訪談「Lettres de Taiwan」(以法文分享台灣文學資訊的網站)的創辦者博磊先生
非常感謝博磊(Pierre-Yves Baubry)先生同意了這次的筆談。
(本文由小太陽翻譯,下方也附上法文原版。)
一般而言我傾向訪談我真實見過面甚至是相處多時的朋友(訪者按:這篇訪談是我第一篇提出訪談非身旁友人的對象)。
但當我發現了「Lettres de Taiwan」這一個由博磊先生創立的網站時(我曾經分享過這個網站相關的資訊到部落格裏頭),我便想到或許可以訪談博磊先生,並更認識網站以及其創立者。
小太陽(後簡稱小):
博磊先生您好。非常謝謝您同意這次的筆談,我非常感激!
以下是前幾個問題:首先,為什麼您會對台灣文學有所興趣?為什麼您決定創立「Lettres de Taiwan」這個網站?
博磊先生(後簡稱博):
妳好!我從二零零八年便居住在台灣,而我已曾於二零零三以及二零零七年短暫造訪過。
我習慣在前往一個國度時,帶著來自該國度作家的作品旅行。
閱讀一個國家的文學作品是一個讓人們得以認識該國度的歷史、文化,以及不同的思路。
二零零三年時,在坐上前往台灣的飛機以前,我買了一本白先勇的法譯作品。
當我決定長居於台灣時,我便也持續地閱讀翻譯自台灣文學作品或是與台灣相關的書籍。
我在「Taiwan Info」(訪者按:「Taiwan Info」是第一個以法文書寫台灣相關資訊的政府經營網站)的工作內容也使我得以校訂已讀過的書籍並找尋已有法文版本的台灣文學著作。
二零一三年,我創立了「Lettres de Taiwan」,遵循了另一個分享馬來西亞文學的網站的模板。我想要分享我所做的與台灣文學相關的書目,並且也訪談一些台灣的作家或翻譯者,希望藉此網站讓台灣文學在法語系的國家更有能見度。
小:
我在您的網站上看到的台灣文學資訊非常即時。請問您是如何蒐集這些新資訊,而這些資訊又是如何在這麼多不同項目中被篩選出來的?
博:
有關於最新資訊的部分,我試著含括最全面的內容並試著提及所有已被翻譯成法文的台灣文學及直接描寫台灣相關內容的著作。
這些書籍不只有純文學類型,也有歷史、藝術、電影、宗教、美食,甚至是童書。
當一個台灣作家受邀到法國,我也試著在他或她前往法國前先訪談好。
「Lettres de Taiwan」也曾做過一系列台灣獨立書店的法文影音介紹,並舉行一些講座或讀書會。這些活動和企劃得以運行,我很幸運地擁有一些願意幫忙的台灣與法語系國家的朋友們。
我也與駐法國台灣文化中心以及對於台灣文學作品有興趣的出版社編輯合作。
小:
我很好奇您對於台灣文學的一些觀點?不曉得台灣文學合不合法國讀者的胃口?
我有查到一些翻譯成法文的台灣文學書籍。我也和出版社的副總編輯阿姨聊過是否有將我的拙作翻成法文的可能性。但我覺得很難實現這個想法,儘管有段時間我曾嘗試與一位法國朋友一起翻譯,但我卻不太認識法國讀者的口味。
當我在法國書店閒逛的時候,我時常看到翻譯自英文、西班牙文、義大利文或是其他離法國較近的國家語言的書籍(我想這很稀鬆平常)。至於亞洲翻譯文學的部分,我有看到一些翻譯自日文或中文(但主要來自中國)的書籍。我幾乎沒有看到過翻譯自台灣文學的書籍在一般通路販賣(我總問著如果想推薦台灣文學作品給法國朋友,要在哪裡才能買得到,除了眾所皆知的一些中法書店以外)。
博:
曾經只有極少數與台灣相關的書籍有被看見的機會,有兩個原因:非常少書籍被翻譯成法文,而除此之外,那些已被翻譯的時常是被較小間的出版商出版,而那些小出版社比較沒有能力打廣告推廣這些書籍。
近幾年,來自台灣的翻譯作品有增加的趨勢,不只是因為出版社的推廣能力變得更好一些,也是因為台灣文化部以及駐法國台灣文化中心的幫助。
也有一群活躍的翻譯者們成群結隊並努力向法國出版商們推介台灣作家並翻譯一些短篇創作或一些作品片段並投遞至一些期刊,尤其致力於亞洲文學的「Jentayu」。
不過,在法國一般通路的書店漸漸可以找著台灣文學作品,儘管它們時常被混淆在中國文學作品區塊。
至於關於翻譯,我想最好的方法的確是找到一名母語為法文、對於翻譯的文字內容十分熱愛的翻譯者。
小:
接下來,這是一個我時常問自己的問題,而這個問題的答案一直在演進改變。
問題便是:如果您能夠只帶著一本台灣文學去旅行,您會選擇哪一本呢?為什麼?
博:
要只選出一本有點困難,畢竟每個人的喜好都不同。
不過這裡有一些建議:吳明益的《天橋上的魔術師》(因為書中以兒童的視角描寫位於台北的一個老市場)、白先勇的《孽子》(因為書中透過一群年輕同性戀者的視角描述七零年代的台北)、李昂的《迷園》(一本非常卓越的、描述台灣身份認同以及八零年代經濟起飛的著作)、黃春明的《我愛瑪莉》(因為文中以時而溫柔時而尖刻的視角描寫七零年代台灣小人物),我也推薦一些短篇作品集如《Taipei, histoires au coin de la rue》(直譯:台北,街角故事)或是《Nouvelles de Taïwan》(直譯:台灣短篇小說集),它們使讀者得以看見不同當代作家眼中的台灣。
小:
我們在此迎來了最後的幾個問題。
對於您而言,甚麼是「好文筆」?
請問您會比較喜愛閱讀一篇詞彙華美的文章(書),或者一篇真摯但文學性不那麼高的文章(書)?
就這樣:)以上是今天的筆談。
我真的很高興能夠認識您!
博:
對我而言,無論文字是否複雜精湛,「好文筆」(好文章或好書)首先應該要能夠感動讀者,讀者必須先在這篇文章(書)中找到他們感興趣的部分,無論那是故事本身、書寫風格,或者其他,這般因素使他們想持續閱讀。
某些書,比方近期才被翻成法文的、黃崇凱的《比冥王星更遠的地方》,便是較難進入的那種類型,因為他的書寫方式需要讀者花非常多的心神才得以讀懂,但這些努力是值得的。
其他有些書,是表象看起來簡單,但其實並非比較無趣(訪者按:甚至可能也藏著非常深的底蘊)。
但是,某些書籍則有些缺憾,有時是因為翻譯不周的關係,有時則因為其他原因,而使得讀者難以理解。
Merci beaucoup à Monsier Pierre-Yves Baubry(博磊)d’avoir accepté cet interview écrite.
D’habitude j’interview que les amis dont des personnes que j’ai plutôt pas mal échangé.
Mais lorsque j’ai découvrit le site « Lettres de Taiwan » qui est crée par Monsieur Baubry (j’ai déjà partagé l’information de cette site et le lien vers la page Facebook sur mon blog il y a quelques mois), j’ai eu envie d’interviewer Monsieur Baubry pour pouvoir mieux connaître le site et la personne qui l’a crée.
Miya Huang (MH)
Bonjour Monsieur Baubry ☺ Merci beaucoup d’avoir accepté cet interview écrite, j’en suis très reconnaissante !
Voici donc les premières questions : Pourquoi vous êtes intéressé par la littérature taiwanaise ? Pourquoi avez-vous décidé de créer le site « Lettres de Taiwan » ?
Pierre-Yves Baubry (PYB)
Bonjour ! Je vis depuis l’année 2008 à Taïwan, où je m’étais déjà rendu en 2003 et 2007 pour de courtes visites. J’ai l’habitude, quand je voyage dans un pays étranger, d’emporter avec moi un roman écrit par un écrivain du cru. Lire la littérature d’un pays, c’est une porte d’entrée dans une histoire, une culture et un imaginaire différents. En 2003, avant de prendre l’avion pour Taïwan, j’avais ainsi acheté un roman de Bai Xianyong traduit en français. Quand je me suis installé ici de manière permanente, j’ai bien sûr continué à lire des ouvrages traduits depuis Taïwan ou qui traitaient de ce pays. Mon travail pour le site d’information gouvernemental « Taiwan Info » m’a aussi conduit à faire des recensions de ces ouvrages et à rechercher les références des œuvres disponibles en traduction française. En 2013, j’ai créé le site « Lettres de Taïwan » sur le modèle d’un site déjà existant consacré, lui, à la Malaisie : je voulais partager les recherches bibliographiques que j’avais réalisées et disposer d’une plateforme pour pouvoir aussi interviewer des auteurs et des traducteurs, et rendre plus visible dans les pays francophones la littérature de Taïwan.
MH
J’ai vu sur votre site que les actualités de la littérature taiwanaise sont très à jour. Comment vous collectionnez ces actualités et comment ces actualités sont-elles sélectionnées parmi tant d’information ?
PYB
Pour ce qui est des nouveautés, j’essaie d’être exhaustif et de référencer tous les livres écrits par des auteurs taïwanais et traduits en français, ainsi que tous les livres qui parlent de Taïwan et qui sont directement publiés en français. Cela concerne la littérature, mais aussi les livres sur l’histoire, l’art, le cinéma, la religion, la gastronomie, ou encore les livres pour enfants. Quand un auteur taïwanais est invité en France, j’essaie aussi de faire son interview à l’avance. « Lettres de Taïwan » a aussi présenté en français une série documentaire sur les librairies indépendantes taïwanaises et organise parfois (à Taïwan) des conférences ou des soirées de lecture. Pour ces différentes activités, j’ai la chance de pouvoir compter sur l’aide ponctuelle d’amis taïwanais ou venant de pays francophones. J’échange aussi des informations avec le Centre culturel de Taïwan à Paris et avec des éditeurs français intéressés par la littérature taïwanaise.
MH
Je suis très curieuse de votre point de vue par rapport à la littérature taiwanaise ? Est-ce que cela corresponde aux préférences et goût des lecteurs en France ?
J’ai vu qu’il y a certains ouvrages qui ont été traduits en français. J’ai parlé avec mon éditrice quand je suis rentrée à Taiwan de la possibilité de traduire mon livre en français. Mais je trouves que cela va être difficile à réaliser, étant donné le fait que je traduis mon livre avec un amis sans connaître le goût de lecture des lecteurs français. Quand je me promènes dans les librairies, j’ai tendance à voir plus de livres traduits d’anglais, d’espagnol, d’Italie et des autres pays proches de la France (ce qui est très compréhensible). Pour la part d’Asie j’ai vu certains livres traduits du japonais et du chinois (mais qui viennent de la Chine). J’ai rarement vu les livres mentionnés dans votre site (je me demandes où trouverons-nous ces livres car j’aimerais recommander à mes amis français ☺ !).
PYB
Pendant longtemps, seul un petit nombre d’ouvrages issus de Taïwan étaient disponibles en français, et ce pour deux raisons : relativement peu étaient traduits en français, et ceux qui l’étaient étaient parfois publiés par de toutes petites maisons d’édition qui ne bénéficiaient pas d’un bon réseau de diffusion. Ces dernières années, le nombre de traductions a augmenté, alors que la diffusion et la promotion ont fait des progrès, notamment avec le soutien du ministère taïwanais de la Culture et du Centre culturel de Taïwan à Paris. Il existe aussi un petit groupe de traducteurs très actifs qui n’hésitent pas à donner de leur personne pour promouvoir les auteurs taïwanais auprès des éditeurs, et traduisent également de courtes nouvelles ou des extraits pour des revues, à l’image de la revue littéraire Jentayu, consacrée à l’Asie. Désormais, il n’est plus rare de trouver des romans ou de la poésie de Taïwan dans les rayons des librairies françaises, même s’ils sont encore parfois mélangés à la littérature chinoise.
Pour ce qui est de la traduction, je crois en effet qu’il vaut mieux passer par un traducteur français pouvant s’enthousiasmer pour un texte et le traduire avec talent dans sa langue maternelle.
MH
Ensuite, c’est une question que je me suis beaucoup posée dont laquelle la réponse varie vient au fur et à mesure. C’est donc : Si vous pouvez amener qu’un livre taiwanais avec vous en voyage, ce sera lequel ? Et pourquoi ?
PYB
C’est difficile de choisir un seul titre, car évidemment, cela dépend des goûts de chacun. Voici quelques suggestions : Le Magicien sur la passerelle de Wu Ming-yi (pour sa plongée dans la vie d’un ancien marché de Taipei à travers un regard enfantin), Garçons de cristal de Bai Xianyong (pour sa description du Taipei des années 70 à travers un groupe de jeunes homosexuels), Le Jardin des égarements de Li Ang (un remarquable roman sur l’identité taïwanaise et sa confrontation au décollage économique dans les années 80), J’aime Mary de Hwang Chun-ming (pour un regard à la fois tendre et caustique sur les petites gens à Taïwan dans les années 70), mais aussi des recueils de nouvelles comme Taipei, histoires au coin de la rue et Nouvelles de Taïwan qui permettent de découvrir une variété de points de vue et d’atmosphères dans le Taïwan contemporain.
MH
Nous sommes maintenant aux dernières questions : Selon vous, qu’est-ce que c’est la bonne littérature (bon façon d’écrire, bon écriture) ?
Est-ce que vous aurez préféré un livre (article) qui ont utilisé beaucoup de belles phrases et mots littéralement beaux mais compliqués, ou préférez-vous un livre écrit avec tout le coeur de l’auteur avec plein de sincérité mais pas aussi ressourcé littéralement ?
Voilà !
Merci beaucoup ! ☺
Je suis vraiment très contente de vous avoir rencontré !
PYB
Selon moi, peu importe la complexité de la langue, la « bonne littérature » doit avant tout transporter le lecteur, ce qui suppose d’abord que le lecteur trouve l’histoire ou le style ou quelque chose suffisamment intéressant pour bien vouloir avancer dans sa lecture. Certains livres - je pense par exemple à Encore plus loin que Pluton de Huang Chong-kai qui vient de paraître en français - sont assez difficiles d’accès car la manière dont ils sont construits ou bien la langue utilisée demande au lecteur beaucoup d’efforts ; mais ces efforts valent le coup, ils font partie du voyage. D’autres livres sont plus faciles en apparence, mais n’en sont pas moins profonds. Par contre, d’autres encore ont des défauts - parfois c’est la traduction qui est bancale - qui bloquent le lecteur même le mieux disposé.